Togo
Étiré entre le Ghana et le Dahomey, ouvert en son extrémité méridionale sur le golfe de Bénin, cet état d’Afrique de l’Ouest, indépendant depuis 1960, s’étend du 6e au 11e degré de latitude nord.
Le cacaoyer (Forastero amelonado) fut introduit dans le Togo allemand, entre 1890 et 1900, à partir de la Gold Coast (auj. Ghana) et fut diffusé par les missions chrétiennes. Par leur milieu naturel, de type subéquatorial, les plateaux du sud-ouest furent l’un des berceaux de la cacaoculture togolaise, et la région d’Agou fut la première à accueillir cette nouvelle culture commerciale. « Dès l’époque coloniale, l’histoire du cacaoyer est liée à l’évolution politico-économique du pays et bien sûr à celle de la métropole. Depuis l’époque allemande jusqu’aux années de l’occupation française les pouvoirs publics ont eu conscience de l’intérêt du cacaoyer. Cela répondait à la satisfaction d’une forte demande en produits tropicaux sur le marché mondial de l’après-guerre avec le lancement du FIDES (1). », explique Tak Youssif Gnongbo (2), qui dénonce, pour la région forestière du Litimé, les conséquences de l’implantation du cacao (destruction abusive du manteau végétal, pression démographique, mutation rurale, etc.) et la dégradation des écosystèmes. Dans les années 1950, la production annuelle avoisinait les 12 000 tonnes. L’objectif étant l’intensification culturale, de nouvelles surfaces exploitables furent créées, une main-d’œuvre afflua massivement du nord du pays, les pratiques foncières traditionnelles s’en trouvèrent modifiées. Sensible aux variations du cours sur le marché mondial, cette production, qui atteignait 29 000 tonnes au début des années 1970, n’a, depuis lors, cessé de décroître, par paliers successifs, jusqu’à 6 000 tonnes au début des années 2000. Pourtant, le gouvernement s’efforça de relancer la culture. À travers l’OPAT (Office des Produits Agricoles du Togo), créé en 1964 et qui avait pour tache d’assurer la régulation des cours pour protéger les producteurs contre les fluctuations des prix et de faciliter l’écoulement des produits à l’exportation. À travers la SRCC (Société nationale de Rénovation pour le Développement de la Caféière et de la Cacaoyère, créée en 1971, qui eut pour mission d’améliorer génétiquement la qualité des plants et de les vulgariser aux fins d’un rendement accru. Les résultats ne furent pas à la hauteur de ces tentatives. Le cacao fut dès lors souvent abandonné au profit des cultures vivrières, répondant aux besoins alimentaires d’une population en hausse constante.
(1) Fonds d’Investissement pour le Développement Économique et Social, créé par la France au lendemain de la Seconde guerre mondiale. Il visait à la mise en valeur des produits d’exportation dans les territoires coloniaux.
(2) Mise en valeur agricole et évolution du milieu naturel dans la zone forestière du Litimé (Togo), dans Les Cahiers d’Outre-Mer, 224, 2003.
À l’instar du café, le cacao est aujourd’hui cultivé dans le triangle Palimé-Atakpamé-rivière Mono. La production est entièrement exportée par le port de Lomé.
Togo : production de cacao
en milliers de tonnes
1959-60 8,889
1960-61 11,550
1961-62 11,400
1962-63 13,900
1963-64 17,500
1964-65 14,300
1965-66 16,300
1966-67 18,338
1967-68 20,000
1968-69 23,600
1969-70 27,900
1970-71 29,000
1971-72 18,600
1972-73 16,500
1973-74 14,500
1974-75 14,500
1975-76 14,100
1976-77 16,700
1977-78 12;600
1978-79 15,300
1979-80 16,300
1980-81 11,000
1981-82 13,800
1982-83 16,600
1983-84 9,775
1984-85 14,272
1985-86 12,585
1986-87 11,057
1987-88 8,265
1988-89 7,646
1989-90 6,814
1990-91 4,100
1991-92 6,000
1992-93 7,200
1993-94 5,500
1994-95 6,000
1995-96 14,200
1996-97 5,800
1997-98 12,200
1998-99 7,000
1999-2000 6,600
2000-01 10,200
2001-02 7,500
2002-03 5,100
2003-04 2,170
2004-05 5,300
2005-06 7,300
2006-07 7,800
2007-08 11,100
2008-09 10,500
2009-10 10,150
2010-11 10,000
2011-12 ????
2012-13 ?????
[Source : FAO.]
1924
1926 - 1927 - 1927
1938
1944
A écouter
— Du cacao à la tablette de chocolat : reportage au Togo - 45 min 30
Ajouter un commentaire
Commentaires