Pissard
(France)
Fabrique de chocolat créée à Sallanches (Haute-Savoie) en 1828 par les deux frères Pissard. Elle se développa jusqu'en 1860, puis subit des difficultés, consécutives à l'annexion. De fait, comme l'explique fort bien un article paru dans les Mémoires de l'Académie de Savoie*, « le régime spécial sous lequel la zone a été placée par le traité d'annexion a porté un coup funeste à cette industrie, et la situation particulièrement favorable dans laquelle se trouvait la maison Pissard a eu de la peine à se maintenir.
» Elle a dû lutter, en effet, contre la concurrence suisse, qui pouvait faire entrer librement ses produits dans la zone, tandis que les industriels de cette partie de la Haute-Savoie voyaient leurs produits frappés, à leur entrée en Suisse, de droits élevés (7 fr. 50).
» Elle eût pu, il est vrai, rivaliser sans désavantage avec les autres fabriques de chocolat de l'intérieur de la France, mais l'éloignement des grands centres de consommation, l'absence de voies rapides jusqu'à Genève ou Annecy, têtes de ligne de voies ferrées, les formalités toujours un peu gênantes mais protectrices des intérêts généraux imposées par les lois de douane, pour obtenir le bénéfice des dispositions favorables accordées aux produits industriels de la zone, devaient nécessairement avoir pour résultat de restreindre les expéditions sur l'intérieur.
» D'un autre côté, le retrait des frontières, des bords du Léman et du Rhône au Mont-Cenis, lui fermait tout débouché sur l'Italie, qui, pour protéger cette industrie chez elle, avait frappé le chocolat d'un droit qui n'était pas moindre de 1 fr. par kilo, et qui est actuellement encore, en vertu des stipulations du traité de commerce avec la France, de 35 cent. par kilo. »
Si la hausse des droits sur le sucre et le cacao vint aggraver sa situation, la firme connut néanmoins un nouveau souffle et remporta une médaille d'argent aux expositions d'Annecy (1865) et d'Albertville (1869). Dans les années 1870, elle produisait 10 000 kg de chocolat, de neuf sortes différentes
* Troisième série, tome 2, Chambéry, 1875.
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